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« Elle pensa à ses vacances à venir. Dans deux petites semaines seulement, elle pourrait mettre une parenthèse à son travail si absorbant d’ordinaire. Elle partirait à la découverte de la savane africaine, et de ses innombrables couleurs et odeurs. Elle pouvait déjà se représenter les multiples bouquets d’herbes touffus, et les arbustes à la taille lilliputienne. Il y avait aussi les gigantesques acacias, dont elle avait tant entendu parler, mais qu’elle n’avait encore jamais vus de ses propres yeux. Elle imaginait sans peine la faune excessivement diversifiée : les troupeaux de ruminants en tout genre ; les phacochères aux narines savamment retroussées ; les majestueuses girafes aux longs cous décorés de losanges distendus ; les éléphants prenant paisiblement un bain d’eau boueuse aux côtés d’hippopotames bien dodus. Avant tout, elle espérait croiser le chemin de la grande famille des félins. Elle désirait ce voyage depuis si longtemps. Cette année, elle s’était enfin décidée à mettre une bonne partie de ses économies dans ce périple de rêve. Le départ tant désiré approchait à grands pas. A l’aube de ses cinquante ans, son très cher vœu allait pouvoir s’exaucer.
– Maria, tu m’entends ?
Soudain, elle sursauta. Les quelques mots de Bertrand, assis à ses côtés dans la voiture du SAMU des portes de Bretagne, la ramenèrent brutalement à la réalité. »