Le commissaire en chef Charles Doduz (extrait du roman policier « L’empreinte du poème » de Eni Ell sur amazon)

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Aujourd’hui, vous allez pouvoir faire connaissance avec le commissaire en chef Charles Doduz :  » Assis à son bureau, Charles profitait d’un petit moment de répit, une tasse de café à la main. Cela faisait bientôt vingt ans qu’il exerçait ce métier. Dans trois mois, il recevrait une médaille d’honneur du travail, pour les services rendus durant toutes ces années au sein de la police. Sa femme, Amandine, avait déjà prévu un petit banquet pour fêter l’évènement. Lui, le commissaire en chef Doduz, serait le clou du spectacle ! Il détestait son nom de famille, Doduz. Et encore, cela allait un peu mieux depuis qu’il avait pris cette grande décision il y a quelques années. Il avait déboursé pas loin de dix mille francs pour ajouter un Z à son nom originel de famille, Dodu. Ce patronyme était devenu bien trop difficile à transporter au fur et à mesure du temps qui s’écoulait. Surtout qu’il avait toujours dû supporter quelques kilos bien gênants, qui venaient arrondir son abdomen de ce fait proéminent. Dans son enfance, déjà, il avait souffert des railleries de ses camarades d’école à cause de ce handicap physique. Et comme si ce n’était pas suffisant, la cour de récréation s’était ensuite déplacée dans cette grande famille qu’était la police. Et, malheureusement, les choses ne s’étaient pas arrangées. Voilà pourquoi, juste après ses trente ans, il s’était enfin décidé. Il s’était rendu à la préfecture de Roines pour faire son dossier. Et devant la question du document administratif, concernant la lettre de l’alphabet à ajouter, il avait réfléchi, réfléchi, et réfléchi encore, toute une soirée. Il avait essayé toutes les consonnes. Finalement, il avait opté pour l’ultime solution du Z ! Son nouveau nom de famille en poche, il lui était alors paru bien plus aisé de se lancer, avec davantage de légèreté et de sérénité, dans la prochaine dizaine d’années qui s’ouvrait devant lui. D’ailleurs, depuis, il n’avait plus jamais entendu ce si terrible et inaudible adjectif : dodu. « 

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